asut-Bulletin
5G – das Turbonetz
Ausgabe
02/2018
La 5G dans l’impasse?

Le 5 mars dernier, le Conseil des Etats refusait d’adapter modérément les valeurs limites des installations: une amère déception pour nous, exploitants de réseaux, mais aussi pour l’ensemble de l’économie. 

En tant qu’exploitants de réseaux mobiles, nous sommes déçus parce que nous nous efforçons d’offrir à nos clients une qualité de réseau exceptionnelle en dépit d’un environnement de marché très concurrentiel et d’un contexte réglementaire très exigeants. Le test réalisé par connect en novembre dernier attribuait à Swisscom et à Sunrise la note globale «excellent», note qu’aucun opérateur des pays voisins n’a obtenue, ajoutant que la Suisse bénéficiait de réseaux d’une qualité et d’une performance très élevées. Comme l’a démontré une étude de PWC mandatée par l’asut, la Suisse a payé pour l’heure un prix très élevé pour ces très bons réseaux: l’extension du réseau a coûté entre 45 et 120% plus cher que dans les pays voisins en raison notamment des conditions cadres très strictes. Mais nos clients n’ont jamais subi, jusqu’ici, de pertes de qualité.

La décision du Conseil des Etats est une déception pour l’économie également. Car si la 5G ne peut pas déployer son plein potentiel, l’économie sera privée d’un facteur clé de succès dans la course à la numérisation. Le projet pilote Ypsomed de Swisscom prouve clairement à quel point la 5G est capitale pour l’industrie suisse: avec la 5G, Ypsomed va pouvoir numériser l’intégralité de la chaîne de processus, ce qui permettra de rapatrier en Suisse des emplois hautement qualifiés.  

La décision du Conseil des Etats nous conduit-elle à une impasse? Oui et non. Comme annoncé, Swisscom va quand même accélérer le déploiement de la 5G dans les limites du possible, mais l’extension dans tout le pays prendra du retard et nos clients ne pourront malheureusement pas profiter du plein potentiel de cette nouvelle technologie. Car étant donné les dispositions strictes de l’ORNI, nous ne pourrons pas équiper de la technologie 5G une grande partie des antennes situées dans les zones urbaines.

Après la décision du Conseil des Etats, tous les acteurs – opérateurs, économie, politique et administration mais aussi opposants à un assouplissement de l’ORNI et en particulier la FMH, les associations de propriétaires et l’Union des villes suisses – ont le devoir de trouver une solution pour assurer une bonne desserte en 5G dans l’intérêt de la Suisse.

En tant qu’opérateurs, nous devons prendre davantage au sérieux les craintes relatives au rayonnement mobile, rechercher le dialogue et veiller à mieux expliquer les choses. Je pense en particulier au soutien de la Fondation suisse pour la recherche sur l’électricité et la communication mobile (FSM) de l’EPF Zurich et le monitoring RNI exigé, à divers titres, par la loi sur les télécommunications.

Le devoir incombe aussi aux politiques, en particulier au Conseil fédéral et aux opposants de tout assouplissement. Car sans assouplissement des valeurs limites nous devrons construire davantage d’antennes. Par conséquent, toutes les parties intéressées devraient œuvrer ensemble pour que nous puissions adapter les méthodes de mesures et les prescriptions de construction, afin qu’il soit possible de construire et d’utiliser efficacement de nouvelles antennes.

La 5G s’imposera, quelle que soit la décision du Conseil des Etats. Mais cette récente décision nous empêche d’emprunter la voie de dépassement sur l’autoroute de la numérisation. Il nous incombe de restaurer ensemble la confiance par le dialogue et de trouver des solutions pour que nous ne nous trouvions jamais sur la bande d’arrêt d’urgence.

Urs Schaeppi

Urs Schaeppi, CEO de Swisscom, est membre du comité directeur de l'asut.

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